Les conditions pour la paix

Notre (co)responsabilité pour l’Europe

Chères Amies et chers Amis d’ELIANT,

Déjà un mois de guerre en Europe de l’Est, et malgré de nombreux efforts de médiation et de paix, la peur de nouvelles escalades continue d’augmenter. Nous voyons l’étendue des destructions des villes, réalisons au fil des reportage la résistance des Ukrainiens, vivons les flux de réfugiés et la grande empathie et la volonté d’aider montrées par l’Europe et au-delà.

Mais que faut-il pour comprendre où se trouvent les causes des confrontations guerrières et pourquoi il est si difficile de créer des conditions capables d’assurer une cohabitation pacifique? Il faut apparemment avoir le sens de ce qui est vraiment essentiel dans la vie. Mais il faut aussi une pensée capable de communiquer des oppositions tout en ayant la volonté d’une compréhension mutuelle. Même si cela peut sembler difficile et exigeant, ce sont cependant deux facultés dont notre quotidien est imprégné de manière décisive pour assurer la paix familiale ou l’ambiance sur le lieu de travail, parce que ce qui se déroule sur la scène internationale ne nous est que trop bien connu en petit dans notre vie de tous les jours. Voir clair dans cette relation peut réellement contribuer à (re)mettre en marche cette culture de la paix dont le monde entier a si amèrement besoin.

Oui, il y a ici une tâche considérable notamment pour la société civile. Car ses appels qui concernent la souffrance humaine des deux côtés mènent plus loin que les diabolisations de l’adversaire qui ne font qu’envenimer la situation. Nous avons maintenant besoin immédiatement d’une désescalade, le plus rapidement possible d’un cesser le feu et finalement d’un armistice pour stopper les souffrances et créer l’espace pour de réelles négociations de paix. La neutralité, au sens où l’entend le droit international, qui a déjà été proposée de plusieurs côtés pour l’Ukraine, peut former les fondations nécessaires pour cela. Le Professeur Friedrich Glasl, chercheur spécialisé dans les conflits, a esquissé le 25 mars des scénarios possibles pour la paix en Ukraine que nous aimerions bien soutenir et dont voici le lien vers la vidéo (disponible seulement en allemand).

«J’ai un rêve» – C’est par ces mots que l’activiste des droits de l’homme Martin Luther King a témoigné qu’il espérait quelque chose qui semblait impossible mais qui a quand même pu être atteint au prix de beaucoup de sacrifices.

Quel rêve avons-nous pour l’avenir de l’Europe?
Nous en parlons sans cesse au sein d’ELIANT. L’Europe est le deuxième plus petit continent, mais elle est riche d’une grande diversité de pays, de cultures et de langues, et aussi d’un trésor de valeurs culturelles. Au cours des 70 dernières années, la collaboration ininterrompue qui s’est mise en place dans l’Union européenne après les deux horribles guerres mondiales a permis de faire progresser la compréhension mutuelle entre les différents pays – et cela malgré les différentes conceptions de la démocratie et de l’intégrité nationale. L’Europe n’est pas seulement une partie du monde occidental, elle a aussi la possibilité de se positionner comme médiateur indépendant dans les rapports de tensions entre les grandes puissances. Il faut pour cela une évaluation objective et différenciée des aspirations de pouvoir de l’Est et de l’Ouest. Nous avons aussi formulé d’autres points de vue dans nos contributions pour la Conférence sur l’Avenir de l’Europe à Bruxelles (en anglais).

Si toujours plus de gens pensent et agissent dans une direction comme celle-là, la paix pourra devenir réalité – conformément à la devise qu’ELIANT a choisie pour son travail et qui vient du conte écrit par Goethe:

Isolée, l’aide se perd, mais jointe aux autres à l’heure juste, elle agit.

C’est avec cet espoir que je vous salue du fond cœur au nom de toute l’équipe d’ELIANT,
Votre dévouée
Michaela Glöckler

Nous vous remercions très chaleureusement pour vos dons qui soutiennent notre travail.